Après vous avoir donné 6 bonnes raisons de croire en notre cher pays. Nous allons continuer notre série d’articles en entrant dans le détail de certains secteurs d’activités. Le premier d’entre eux sera le secteur de l’agro-alimentaire.
Les industries agro-alimentaires ont longtemps été le principal secteur industriel du Cameroun. Mais, depuis la récession de la fin des années 80, et surtout depuis la menace constante des produits nigérians et chinois, la demande en produits manufacturés locaux a connu une baisse dans la classe moyenne à destination des secteurs touristiques et classe émergeante (car pas assez compétitive après suspension des subventions). Couplée à cette chute, une baisse croissante des investissements dans ce secteur d’activité. Cette baisse d’investissement à ce moment s’explique notamment par le caractère exportateur de cette activité qui s’est heurtée en plus des éléments sus cités à la dévaluation du FCFA en 1994. Toutefois il est à noter que depuis les années 2000, on assiste à un puissant réveil :
-> La population du Cameroun a quasiment doublée depuis 1980 (325% en 54 ans)
(source : http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/tend/CMR/fr/SP.POP.TOTL.html )
-> Le Cameroun s’est affirmé comme porte d’entrée principale de sa sous région, lui donnant un avantage certain dans la région d’Afrique centrale pouvant ainsi attaquer de ce fait à un marché non négligeable (RCA, Tchad, Gabon, Nigéria…).
(source : http://tchadinfos.com/afrique/chineafrique-port-eau-profonde-de-kribi-jouera-rle-important-lconomie-de-lafrique-centrale/ )
-> selon l’OMC, entre 2011 et 2013, la part du commerce extérieur du Cameroun par rapport à son PIB est d’environ 58%. Les trois principaux clients du Cameroun sont l’Union européenne, la Chine et les Etats-Unis. (source : https://www.wto.org/french/tratop_f/tpr_f/s285-00_f.pdf ).
Intéressons nous dès à présent à l’historique, aux activités et aux perspectives qu’offre ce secteur en terme de carrières.
1-HISTORIQUE : UN PILIER INDUSTRIEL
a) Mise en contexte
Au début des années 1980, le Cameroun était parmi les pays africains les plus prospères du point de vue économique. En effet, jusqu’en 1985 et pendant deux décennies de croissance régulière, l’économie camerounaise a enregistré des taux de croissance réels* de l’ordre de 7%. Les années suivantes furent marquées par une forte récession. Une des causes est la chute des cours du café, du cacao et du pétrole.
* : http://eco99international.fr/book/essai-cf1-la-production-et-la-croissance/la-croissance-nominale-et-la-croissance-reelle
b) Quelques acteurs
Le paysage agro-alimentaire du Cameroun est rythmé par l’apparition d’entités compétitives au rang desquels :
-> La SABC :
La Société Anonyme des Brasseries du Cameroun «SABC», est née le 03 février 1948, créée par Les Brasseries et Glacières d’Indochine qui deviendront Les Brasseries et Glacières Internationales « BGI » à Douala. Entre 1950 et 1962, on assiste tour à tour aux implantations dans les villes de Yaoundé, Nkongsamba, Ebolowa, Mbalmayo et Mbanga avec le lancement de bon nombre de produits que nous connaissons aujourd’hui (Beaufort, 33 Export, Tonic Water…).
1963 marque la signature de ce géant Camerounais avec la compagnie Coca-cola; un rebondissement majeur de son activité qui la pousse en 1970 à mettre sur pieds au 1er juillet, la SOCAVER (Société Camerounaise de Verrerie). Par la suite, on assiste au lancement de la gamme TOP et des premiers produits Source Tangui.
En 1990, au moment où la récession bat son plein, on assiste au rapprochement de ce fleuron avec le groupe Castel ; en 1991 à la fusion avec International Brasseries du groupe FOTSO suivi de la fusion-absorption. En 1993, à l’aube de l’ère de la mondialisation, on assiste à l’entrée de HEINEKEN au capital de la SABC suivi en 2010 et 2011 des partenariats avec Orangina Schewpes International et Pernod Ricard.
Chiffres 2015 :
(sources : http://www.lesbrasseriesducameroun.com/fr/nous-connaitre/sabc-en-chiffres-2015 )
-> UCB (Union Camerounaise des Brasseries) :
Créée en 1972, UCB se décrit comme une entreprise citoyenne produit aujourd’hui 280 000 hectolitres, commercialisés en bouteilles en verre, bouteilles PET et en fûts.
Positionnée sur le marché des boissons et des bières de spécialité, elle représente 12% en volume du marché (3ème devant BRASSAF et derrière GUINNESS Cameroun), UCB fait partie des pionniers des sociétés brassicoles camerounaises. Au dernier trimestre 2015, son capital passe de 2,9 à 25 milliards de Francs Cfa. Elle est à l’origine de 2 marques de bière (KADJI BEER, KING BEER), d’une marque de boisson gazeuse (SPECIAL) et d’une marque d’eau minérale (MADIBA). En plus de son siège à DOUALA, UCB possède 11 dépôts à travers le Cameroun.
(sources : http://www.sa-ucb.com/ )
-> TAMPICO :
«Martin NGOUCHET, un exemple vivant d’un Cameroun conquérant : Homme de dialogue et bâtisseur infatigable » ; c’est par ces quelques mots que les médias camerounais décrivent le fondateur de Tampico Cameroun. En effet, dès 2005, l’industrie agroalimentaire camerounaise rencontre le « Tampico », boisson rafraîchissante et couramment commercialisée sous forme de sachet et de bouteille (beaucoup moins sollicitée) au Cameroun. Toutefois, il est important de rappeler que TAMPICO n’est pas une boisson de propriété locale, mais internationalement consommée. La licence de production de cette boisson est détenue par les Etats-Unis.
(sources : http://www.tampico.com/?language=fr – http://lecamerounaisinfo.com/Martin-NGOUCHET-un-exemple-vivant – http://nzuimanto.blogspot.fr/2011_11_01_archive.html )
-> NTfoods (ayant pour produit phare TANTY) :
L’idée de création de l’entreprise NTfoods résulte d’une histoire insolite survenue en UKRAINE en 1996.Après avoir passé sept ans en Union Soviétique sans manger de la sauce d’arachide, Monsieur Thierry NYAMEN, Docteur en mécanisme agricole (diplômé de l’université d’Etat technique d’agriculture de KHARKOV en EX-URSS) profite du voyage d’un camarade pour passer la commande de la pâte d’arachide auprès de sa mère. Il ne recevra jamais cette pâte d’arachide car sa mère bien qu’ayant déjà grillé les arachides, n’a pas pu les écraser, Or son ami devait prendre le vol ce même jour. Face à cette déception, l’idée lui vient au cours d’un stage académique dans une société Russe, de monter un mini complexe combiné capable de traiter une tonne d’arachides par jour, une seule personne à la commande. (Source : http://www.tanty.cm/ )
2- ACTIVITES : UN SECTEUR PLEIN DE VIE
Le secteur agroalimentaire aujourd’hui au Cameroun est animé par 4 grandes catégories d’acteurs :
A) Les producteurs :
Il s’agit essentiellement des agriculteurs. Au Cameroun, on observe un retour des jeunes à la terre, une tendance étroitement liée au lancement il y a trois ans du « projet d’amélioration de la compétitivité agricole » (PACA). Financé en partie par la Banque mondiale, ce projet d’un montant de 60 millions de dollars et qui s’inscrit sur une durée de sept ans, a pour objectif de booster la productivité agricole du pays en développant les infrastructures rurales, en investissant dans les filières porteuses comme la culture du riz et du maïs, ainsi que la production de poulet de chair et de porc charcutier.
«Le PACA a changé les mentalités sur l’agriculture qui n’est plus considérée aujourd’hui comme un sous-métier », assure Félix Nkapemin, spécialiste des filières végétales du PACA. « Aujourd’hui, les candidats au financement PACA se recrutent essentiellement parmi les jeunes camerounais qui ont décidé, une fois leur diplôme en poche, de devenir agriculteurs, d’acquérir des terres, de produire de manière professionnelle le maïs pour la commercialisation, et de gérer leur entreprise afin de gagner leur vie », explique-t-il.
source:http://www.banquemondiale.org/fr/news/feature/2013/06/18/in-cameroon-agriculture-is-reemerging-as-a-promising-industry
A ce groupe de producteurs, nous pouvons aussi ajouter de grands producteurs tels que Samuel Noutchogouin détenteur de La société des « Provenderies du Cameroun » qui détient une part incommensurable de ce marché de production en Afrique Centrale. Sources:http://www.237online.com/article-42521-cameroun-jean-samuel-noutchogouin-le-camerounais-le-plus-riche-se-devoile.html
Ci-dessous, un aperçu de la production agricole annuelle du Cameroun en 2014 :
Source : http://www.devinfo.org/camsed/libraries/aspx/Home.aspx
B) Les Transformateurs :
Moins nombreux, ils sont constitués de deux grandes classes; ci-dessous une illustration :
sources : http://www.tanty.cm/ – http://www.somdiaa.com/groupe/filiales/sosucam/ – infotpa.gret.org/fileadmin/fiches/interdev228.rtf
C) Les distributeurs :
Cette classe est sans doute la plus peuplée. Pour illustrer notre propos sans noyer nos lecteurs, nous vous proposons un exposé sur 5 filières :
(Source : http://assigana-2018.over-blog.com/2015/08/l-etat-de-notre-agriculture-au-cameroun.html )
D) Les consommateurs :
En plus des produits d’origine industrielle vitaux pour la population, il a été mis sur pied:
-> L’ACDIC de Bernard NJONGA qui informe les consommateurs de la conduite à tenir lors de crises et veille à leurs intérêts en surveillant plus particulièrement les prix :
source: http://www.acdic.net/ACDIC/fr/component/k2/item/44
-> Le système dit « autoroute alimentaire » qui consiste à collecter les produits alimentaires des zones de production pour les distribuer dans les zones de forte demande, principalement sur l’axe Sud-Nord-Sud du pays par CORCAM :
source:http://www.panapress.com/Les-producteurs-camerounais-inventent–l-autoroute-alimentaire—13-605247-18-lang4-index.html
3-PERSPECTIVES : UN SECTEUR GOURMAND EN RESSOURCES
Des projets en cours
« Le Cameroun inaugure une usine de transformation de soja, d’une capacité de 18 000 tonnes par an», «Un projet de production et de transformation de 16 000 tonnes de soja en gestation au Cameroun», «Cameroun : 310 hectares de plantations de manioc à créer pour garantir l’approvisionnement de la Sotramas», «Un investissement de 1,5 milliard de FCfa pour produire 26 000 tonnes d’ananas à Awae, près de Yaoundé», « projet d’amélioration de la compétitivité agricole » etc …
Quelques titres qui innondent l’actualité agro-alimentaire au Cameroun depuis ces 20 dernières années.
Ces projets sont extrêmement consommateurs en ressources humaines de tous profils. C’est ainsi qu’on assiste à une réelle professionnalisation de l’activité et une demande accrue de profils toujours plus qualifiés : BAC+5 et plus.
Des opportunités
C’est le cas par exemple de TANTY qui se définie comme une plate-forme stratégique, une passerelle efficace entre les grandes écoles et le monde professionnel, qui fournit aux jeunes un esprit d’entreprise et de leadership.
Au travers de recrutements chaque année de 200 stagiaires en moyenne(académiques, professionnels, et/ou de vacances), venant de plusieurs institutions de formation(H.E.C de Grenoble, U.C.A.C, Sup de CO, SIANTOU, ISTAG, NDI SAMBA, E.S.S.EC, E.N.S.A.I, Lycées…).
NTFoods donne de l’expérience aux jeunes de diverses nationalités(camerounaise, française, comorienne, tchadienne, congolaise…) dans plusieurs domaines de formation (comptabilité, communication, action commerciale, ressources humaines, transit, logistique, ingénierie…).
C’est aussi ce que semble communiquer UCB à travers son «UCB GRADUATE PROGRAMME» qui recherche des profils ayant «un BAC + 5 avec d’excellents résultats académiques»; c’est aussi le cas de Guinness Cameroun avec sa très forte demande de compétences techniques et surtout de cadres; pour ne citer que ceux là.
Au terme de cette étude panoramique, il plane une question à laquelle il est primordial de répondre :
«Quelle est la partition que la diaspora entreprendra de jouer pour le rayonnement du Cameroun dans ce secteur pilier de son industrie? C’est en partie à cette interrogation que se propose de répondre l’initiative #BackTo237 .»
sources:http://www.sa-ucb.com/index.php/l-entreprise/carrieres/offres-d-emploi-en-cours – http://www.jobinfocamer.com/jobs-a/guinness-cameroon/